See All This


See All This est une nouvelle plate-forme d’art aux Pays-Bas, à la fois en ligne et en version imprimée, avec un magazine publié quatre fois par an et un site Web.

Avril 2016 – Dans le cadre d’une collaboration photographique avec See All This, Khaled Youssef de l’association SYRIA.ART documente une petite tranche de vie de trois artistes syriens réfugiés aux Pays-Bas : Yara Said, Oussama Diab et Rabi Koria.

« Dans une volonté de mettre l’accent sur la beauté et soulever le voile sur les talentueux artistes du Levant, le magazine néerlandais ‘See All This’ m’a cordialement invité à participer à un projet syro-hollandais, une aventure artistique et humaine, m’offrant ainsi l’opportunité d’aller encore une fois au-delà de moi-même et de venir à la rencontre de ceux et celles qui ont connu le tremblement, ceux qui ont connu la mer, – jadis un espace de rêve, désormais une voie de vie ou de mort à sens unique. Poussés par l’espoir, par l’absolu de la vie, ils ont avancé pas à pas en cherchant un horizon pour leurs couleurs et un espace pour leurs rêves, et c’est sur la terre des Pays-Bas qu’ils ont trouvé refuge, et c’est là qu’ils espèrent trouver un avenir pour leur art.

Trois jours, trois rencontres, et des émotions à couvrir des années. Oussama, peintre au pinceau léger et au talent incontestable, nous a marqué par son sourire et sa joie de vivre, – tels un appel à la vie, même quand il parle de la mort -, et aussi par la satisfaction qu’il démontre pour le petit atelier où il exprime maintenant son talent, – alors qu’à Damas, son studio d’artiste était un spacieux havre de création. Yara, qui, du haut de ses vingt printemps, irradie de beauté et de jeunesse, a déjà vécu une guerre et une migration, a autant de tatouages sur sa peau que dans son âme, et dont les lèvres racontent un voyage peu heureux, tandis que ses yeux promettent un avenir plus radieux. Rabi, un Assyrien qui a grandi en Hollande et qui peint ses racines, l’éloignement et la double culture n’ayant nullement affecté son amour pour une Syrie qu’il n’a connu que tardivement; l’émerveillement qu’il témoigne pour son pays d’origine se mélange à une profonde tristesse pour le présent, et ces deux sentiments contradictoires imprègnent son art d’une abstraction de rêves.

En parallèle des ces rencontres, une réflexion accroît mes espérances : ces hommes et femmes néerlandais qui ont consacré tant d’énergie pour aider ces artistes de mon pays, prouvent qu’un être humain ne peut se distinguer que par son humanité.

Le temps se précipite, tout comme les émotions, et je quitte la belle ville d’Amsterdam, mes charmantes collaboratrices et mes talentueux compatriotes, avec au fond du cœur quelque chose de bouleversant mais d’inévitablement beau et apaisant : les talents de Syrie ne sont aucunement enterrés six pieds sous terre, ils sont comme des graines amenées par les vents vers une terre fertile, qui déjà ont commencé à fleurir. »

Article intitué « Parmi les réfugiés, des artistes » publié sur le site Web See All This : https://seeallthis.com/blog/khaled-youssef/

Article intitulé « Pays dévasté : havre de paix à l’horizon » publié dans le magazine See All This :

Ce diaporama nécessite JavaScript.