Walid El Masri, artiste-peintre syrien

Né en Syrie, en 1979
Vit et travaille à Paris, en France

Walid El Masri est diplômé de la Faculté des Beaux-Arts de Damas en 2005. Il rejoint ensuite l’Académie d’été sous la direction de Marwan Kassab Bashi à Darat Al-Funun, Amman, Jordanie. Walid El Masri a participé à des expositions à Art Beijing Contemporary Art Fair (2009) ; Art Hong Kong Art Fair (2009), The Busan Museum of Art (2014) ; Samsung Blue Square, Seoul (2014) ; l’Institut du Monde Arabe, Paris (2014). Il a réalisé aussi des expositions personnelles à Londres, Paris, Jeddah, Beyrouth, Dubaï et Damas.

Avec sa série Cocon, Walid El Masri s’éloigne de sa série précédente intitulée Chaises. Dans cette œuvre, c’était notamment un objet inanimé qui ouvrait la voie à des contemplations méditatives sur la vie, en dépit du caractère imprévisible inhérent. En revanche, les œuvres de Cocon sont moins paisibles : à la lumière du récent conflit en Syrie, le pays natal de El Masri, l’artiste a créé une sorte de riposte inspirée par cette violence.

Cependant, il existe des similitudes avec la série Chaises : l’artiste continue ses investigations formelles du mouvement, la répétition et la transcendance des limites du plan de l’image. Son intérêt pour ces concepts se traduit par des compositions qui utilisent l’espace pour créer un sentiment d’instabilité dans la représentation du temps. Ici, dans Cocon, cette instabilité est référencée par les quatre étapes de la vie d’un papillon. Le mouvement est la métamorphose entre les étapes, et la répétition se trouve dans les multiples représentations d’un même sujet. Une transcendance peut être perçue non seulement dans la portée au-delà des limites physiques de la toile, mais aussi dans la transformation même du papillon, de son état immobile de chrysalide, à celui d’un papillon en plein essor.

Dans le contexte de la Syrie, Cocon contient également des notions de rupture et de violence, ce qui nécessite des dommages, afin que la chrysalide puisse s’extraire de son enveloppe protectrice. Ceci est exploré plus avant dans quelques-unes des œuvres plus petites, qui contiennent une énergie palpable et un dynamisme souligné par l’utilisation d’un orange vif et d’une palette de verts. Comme si également enfermés dans un cocon, les citoyens syriens étaient à l’affût pour savoir quelle sera la destinée prochaine du pays : une floraison vers quelque chose de tangible, ou une retraite sur lui-même. Il est à noter aussi qu’il y a un mouvement limité dans le stade de la chrysalide vers celui du papillon. Ce n’est pas avant d’avoir déployé ses ailes que le papillon sera en mesure de faire un mouvement : souvent pour qu’un changement se produise, il doit y avoir un moment de stase, d’immobilisme.

Cette œuvre de El Masri est fondée sur la possibilité d’une transformation qui est dérivée du passage du temps. La transition dramatique du papillon, sa métamorphose au fil du temps, se présentent comme une représentation symbolique des défis auxquels fait face l’avenir de la Syrie.

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