Tarek Tuma, artiste-peintre syrien
Né à Douma, en Syrie en 1979
Vit et travaille à Londres, au Royaume-Uni
Tarek Tuma est à la fois un artiste et un curateur d’art actuellement basé à Londres. Tuma a récemment terminé une Maîtrise en beaux-arts à la City and Guilds of London Art School. Il est aussi titulaire d’un diplôme d’études supérieures en beaux-arts de l’Art Academy de Londres, qu’il a obtenu avec mention très honorable. Tarek est venu à l’art avec un détour par la médecine, qu’il a étudié à l’Université de Damas. En 2004, il a par ailleurs participé à sa première exposition en solo intitulée Tentative, à Damas.
Depuis, l’artiste a participé à plusieurs expositions de groupe à Londres, y compris le Pop-UP Space à BetterBankside (2010) ; Create-Master-Inspire à la Menier Gallery (2010) ; et l’exposition Mairmade Court Group (2011). Tarek a été l’un des conservateurs de l’exposition Withoutwords : Artistes Emergents syriens, présenté par Mosaic Syria et P21 Gallery à Londres, ce qui en fait sa première exposition en tant que curateur (2013) ; Peace Festival 2015 #ART4PEACE à Londres (2015).
L’élan créatif de Tarek est profondément affecté par la destruction massive de son pays, la Syrie, résultant de cette guerre qui se fait interminable. Il est préoccupé par le voyage de la Vie et ce qui « frémit sous sa peau », qui peut se résumer par une série de dichotomies : la tragédie et le témoignage ; la vie et de la mortalité ; le temps et l’espace ; les désirs et la spiritualité; la réalité et le rêve; le Bien et le Mal ; l’Amour et la peur ; la foi et la raison; la religion et la mythologie ; Dieu et l’Homme; l’homme et l’animal.
Les toiles de Tarek sont un tapis de prière et une surface pour peindre la douleur, littéralement et métaphoriquement. La peinture et la salat (prière) fusionnent ensemble pour constituer un acte inséparable et inexplicable de dévotion, à travers duquel il témoigne de ses conflits intérieurs, et simultanément, les témoigne au monde extérieur.
Mot de l’artiste
L’Art est l’incarnation de l’espoir, la paix et l’amour. Je pense que l’art peut être une grande force contre la guerre. Il y a la force de destruction représentée par les guerres et leurs atrocités, et il y a la force de création représentée par l’art. En Syrie, les créatifs s’expriment d’une manière artistique qui est très puissante.
En ce qui concerne mon art, je ne peins ni tanks, ni bâtiments en ruine, mais mes toiles n’en sont pas moins hantées par la guerre. Un artiste ne choisit pas, il créé spontanément à partir de ce qu’il voit autour de lui, de ce qu’il ressent. J’ai beau être ici, à Londres, mais je ne vois que la guerre. Aucun Syrien dans le monde ne peut y échapper. Et pourtant, je rêverais de peindre autre chose que la souffrance.
Mes toiles sont un tapis sur lequel je prie. Je me concentre sur l’humain, sur les âmes de ceux qui souffrent et que l’on n’entend pas. Mais surtout rien de politique. J’essaie à tout prix de garder une distance. Quand je dis que je ne peux plus peindre que la douleur, ce n’est pas tout à fait vrai. En réalité, j’ai commencé à peindre des fleurs métaphysiques. Elles sont si belles… On dirait qu’elles ne sont pas de ce monde. Et pourtant, je n’aurai pas le courage de les finir avant le retour de la paix.