Manhal Issa, artiste-peintre et vidéaste franco-syrien
Né à Tartous, en Syrie en 1969
Vit et travaille entre Angers et Paris, France
D’origine syrienne, Manhal Issa est arrivé en France en 2000 et a été naturalisé français en 2008. Il commence la gravure et la sculpture avec des objets de récupération, processus qui lui permettra de vaincre la peur du flou attachée à ses peintures. En 2001, il remporte le 1er prix de peinture au salon de printemps du Lion’s club d’Angers. Suivront d’autres prix et des expositions un peu partout en France et à l’étranger. En 2008, il obtient un Master II en Arts plastiques nouveau média (Université Paris VIII).
Non content de s’adonner à la peinture, Manhal Issa use également de la vidéo pour valoriser son talent. Passant son temps entre Angers et Paris où il donne des cours d’après modèle vivant, cet artiste sensoriel s’affirme aux confins de l’expressionnisme abstrait et de la figuration gestuelle revisitant les mythes et les mystères d’une double culture assumée.
Le pinceau de Manhal Issa (Texte par ADONIS)
Des silhouettes humaines et des végétations, des fantômes, des chevaux rétifs et des ombres tendues se décomposent, titubent et se laissent choir.
Ce n’est que le tissage des nuages de la couleur ; des nuages dont le pinceau ne cesse de créer l’alchimie.
Et dans ces nuages, se trouvent des danses que la musique des couleurs accompagne.
Dans ces nuages, se trouve un chant que dirige un orchestre fait de lignes, d’ornements et de cercles, la toile s’échappe de sa matrice sous forme de bourgeons qui s’ouvrent et des étincelles qui scintillent.
C’est le pinceau de Manhal Issa qui se retourne dans l’eau du commencement.
L’intérieur se révèle au pinceau, tel l’encre d’une artère qui jaillit pour dessiner les reliefs de l’extérieur. L’intérieur et l’extérieur forment un seul désir ; c’est le désir de deux amants qui se retrouvent.
Chacun étreint le lieu pour célébrer ces retrouvailles.
La couleur du pinceau est un habit des lieux, comme si un caillou portait l’habit d’une rose, et la rose le châle d’une femme.
Le temps semble sous ces formes partager son corps entre un matin qui veille au seuil de la nuit et une nuit qui guette ses chevaux dans les forêts du corps.