Ayham Jabr, artiste collagiste et numérique syrien
Né à Damas, en Syrie
Vit et travaille à Damas, en Syrie
Ayham Jabr est un artiste collagiste surréaliste, un éditeur vidéo, un vidéographe et un concepteur graphique. Il a étudié l’électronique à l’Université de Damas, sa ville natale.
Une flotte de vaisseaux spatiaux assiège et encercle Damas, la ville la plus ancienne du monde, un message est lancé par les Martiens, qui prétendent : « Nous sommes venus vous apporter la paix ». Finalement, tout se termine par un anéantissement total…
Les images créées par Ayham Jabr semblent surgir d’une bande dessinée de science-fiction. Cependant elles proviennent de la guerre. Dans ses collages, volent à travers la ville des vaisseaux spatiaux menaçants : Damas Under Siege ( Damas en Etat de Siège), ainsi est intitulée la série de collages de l’artiste syrien. Les Martiens lancent des attaques au mortier sur la ville de Damas. « La similitude entre la fiction et la réalité est la suivante : les attaques. Tout le monde attaque tout le monde. La thématique sous-jacente relate de l’ignorance humaine, de la cupidité, de l’illusion du pouvoir et de la poursuite factice d’une reconnaissance éternelle », dit-il.
Ayham Jabr puise son inspiration dans un univers en fusion, coincé entre fiction et réalité, et utilise pour ses collages des éléments de science-fiction : « Je suis un grand fan des films de science-fiction, et la beauté d’un monde sidéral en dehors de nous, que nous connaissons si peu, m’a toujours fasciné », ajoute-t-il. Ses images surprenantes nous projette aux confins d’une réalité surréaliste, engluée entre deux guerres, celle syrienne et celle martienne. « Dans un sens, la guerre, elle aussi, est surréaliste, car ce que la guerre fait subir aux êtres humains est terriblement surréaliste », commente-t-il.
Pour ses collages, l’artiste profite de la profusion des matériaux qui l’entoure. Il utilise Google, des magazines, des photographies anciennes ou des scans de photographies. « Le matériel pour mes collages numériques est partout à portée de main, mais il ne vient à vous que lorsque vous le voyez, et que vous voyiez ce que vous être sensé voir. Le collage est un moyen de communiquer, au même titre que la peinture, la musique ou la poésie. A l’inverse, s’exprimer avec des mots peut conduire à des malentendus, parce que malheureusement nous ne parlons pas tous la même langue », conclut-il.
Ayham Jabr passe la majeure partie de son temps à travailler dans son petit studio ou à se promener dans la vieille ville de Damas, comme la plupart des Damascènes. Bien que la situation se soit améliorée depuis le cessez-le-feu, les gens sont tous pris dans la guerre, certains plus que d’autres. Il travaille comme éditeur vidéo pour des séries télévisées. En ce moment, il est occupé avec un projet de court-métrage documentaire pour la télévision, ainsi qu’avec un projet de collages avec du matériel provenant du National Geographic Magazine. De plus, il vient de terminer un projet de portraits en support duel photographie et collage numérique.